L'hyperactivité, nouvelle valeur ou nouveau populisme ?

Publié le par Arnaud DROUOT

Contrairement à mon habitude, j'écoutais ce midi Europe 1.
C'est plutôt rare car  je sais que l'actionnaire majoritaire est le groupe Largadère Père&Fils, fondé par Jean-Luc, hérité (elle est pas belle la valeur travaille ?) par Arnaud Lagardère, ami intime de Nicolas Sarkozy, qui accessoirement fabrique des armes, et possède de très gros contrats avec l'Etat à travers EADS. Alors, quand en plus j'ai appris que le directeur d'Europe 1 Jean Pierre Elkabbach téléphone à Sarkozy pour savoir qui recruter comme nouveau journaliste politique, il est devenu vraiment rare que j'écoute cette station.

Néanmoins j'étais ce midi sur Europe 1. Il faut dire que je voulais écouter Antoine Détourné, président du MJS, qui une fois de plus participait à l'émission du grand direct de Morandini.
Le camarade Antoine défendait plutôt bien sa position, malgré quelques attaques un peu réac de Tesson sur la naïveté supposé des jeunes, je retiens d'ailleurs sa métaphore concernant le cas Pérol "C'est comme si lors d'un mariage, le maire partait avec la mariée".

A l'inverse, j'ai été étonné par les arguments avancés par Philippe Tesson, pour défendre Sarkozy dans sa réforme des collectivités locales. Outre le "y en a trop" très idéologique et sans le début d'un argument, il se félicitait de l'activisme de Sarkozy. Il est partout, tout le temps, il bouge, agit, réagit, décrette, fait, défait, réforme, casse, saute, vol et bien sur, fait du jogging. Formidable non, un président aussi actif ? L'hyperactivité, voilà une valeur pragmatique, actuelle, du 21ème siècle. Le show, c'est ça la solution. La pailette, l'outil indispensable à tout bon homme politique. La politique spectacle, c'est fooormidable (petite pensée pour l'idole des jaunes Jack Lang, bon voyage à Cuba). Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

Peut être parce qu'il existe encore de vrais hommes politiques, au sens noble du terme, s'intéressant à la vie de cité, à la société de demain que nous souhaitons construire ensemble ?
C'est peut-être pour cela qu'on oppose les termes de progrès et de conservatisme, d'avancée et de régression, et que s'activer sans conscience n'est que ruine de l'ame ?

La suppression des compétences générales des départements, sans s'attaquer aux doublons fait par l'Etat lui même, la suppression des scrutins de liste aux régionales, le cumul automatique des mandats de conseillers régionaux et généraux, la création de métropole supprimant les départements, oubliant les zones plus rurales ou péri-urbaine, c'est peut être de l'activisme, mais cela n'a rien de progressiste, c'est une régression démocratique.

Publié dans Le poing (j'aime pas)

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