Orelsan

Publié le par Arnaud DROUOT

C'est à chaud que j'écris un article sur une actu un peu froide. Toi qui surf sur le net, tu as très certainement eu vent de la polémique sur un rappeur un peu inconnu : Orelsan.

Il y a pas loin d'un an, la sphère politique s'est emparée d'une de ses chansons, dénonçant les textes, appelant à la déprogrammation de l'ensemble des apparitions de l'artiste (qui ne chantait d'ailleurs plus ce morceau depuis des années), faisant du chantage à la subvention. Déjà à l'époque, j'étais gêné devant cette accumulation de communiqués de presse javellisés, politiquement corrects, écrits sans convictions pour commenter une actualité tiède fabriquée de toute pièce.

Effectivement, si on retrouve le titre, malgré l'omerta pratiquée, on sera choqué, moi le premier, devant l'extrême violence de ces propos. Et alors ? La vie est souvent parfois violente; l'art ne pourrait pas dépeindre ces émotions ? Cette chanson n'est d'ailleurs pas que violente, ce n'est pas gratuit et à la seconde lecture, je la trouve profondément plus triste et désespérée que violente. Comme beaucoup d'oeuvres, il ne faut pas se fier à une première impression d'une approche froide et analytique, prenant le tout au premier degré. Comme le chanteur le dit mieux que moi, il s'agit d'une fiction (vous avez déjà vu un rappeur en costard ?) créée pour montrer toute la souffrance, la haine et le désespoir d'un homme amoureux (c'est d'ailleurs foutrement bien réussi). Pour le comprendre, il faut faire l'impasse sur la violence de quelques vers, juste là pour choquer et attirer l'attention, pour écouter tout le désespoir qui est l'essence de ce titre. Ce n'est pas une chanson contre les femmes, c'est une chanson parlant d'amour.

Je ne veux pas vivre dans une société où la puissance publique me dise ce qu'il faut écouter ou ne pas écouter, voir ou ne pas voir, contrôlant la culture et l'art par décrets et règlements. Mais en tout cas, merci d'avoir fait le buzz, j'ai pu découvrir Orelsan grâce à vous.

Publié dans La rose (j'aime)

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<br /> Bien dit. Bravo.<br /> <br /> <br />
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